C'est déjà la deuxième fois que Dominique Mustur opère à Vogan, à environ une heure et demie de voiture de la capitale Lomé. "Vogan est petit, la localité ne compte qu'un peu plus de 1000 habitants", raconte la femme de 44 ans. La route est pleine de nids de poule et l'infrastructure mal développée. "L'hôpital dispose tout de même d'une salle d'opération bien équipée, mais malheureusement pas d'équipement pour les opérations des yeux", explique Mustur. Celui-ci est apporté de Suisse dans des containers. Les interventions durent toujours deux semaines.

L'offre s'est répandue : Certaines personnes parcourent jusqu'à 600 kilomètres pour se faire soigner. Une opération dure de 15 minutes à une heure. L'équipe ne traite que les personnes dont la cataracte est très avancée. "Dans presque tous les cas, nous n'opérons qu'un seul œil des malades - afin de pouvoir aider le plus grand nombre possible", explique la chirurgienne ophtalmologue, qui a souvent voyagé en Afrique. Au Cap, elle a travaillé pendant huit mois dans la clinique ophtalmologique de l'université locale. Les soins postopératoires sont assurés par du personnel hospitalier togolais formé par la fondation.
"On ne peut pas changer le monde, mais on peut aider les gens", dit Mustur avec autocritique. Elle se réjouit de chaque opération réussie. Selon elle, les interventions au Togo permettent à chaque fois de relativiser les problèmes quotidiens de la population en Suisse et dans toute l'Europe de l'Ouest.